Manquement de l’employeur à ses obligations de santé et de sécurité : un préjudice automatique pour le salarié ?
Manquement de l’employeur à ses obligations de santé et de sécurité : un préjudice automatique pour le salarié ?
Posté le dans Social par ComptaCom.
Manquement de l’employeur à ses obligations de santé et de sécurité : un préjudice automatique pour le salarié ?Le Code du travail et les conventions collectives encadrent les obligations de l’employeur en matière de santé et de sécurité au travail. En cas de non-respect de ces obligations, le salarié peut prétendre à une indemnisation.
Cependant, l’indemnisation automatique est-elle systématique en cas de manquement de l’employeur ou le salarié doit-il prouver l’existence d’un préjudice ? En septembre 2024, la Cour de cassation s’est prononcée sur cette question à travers de plusieurs arrêts rendus.
Quand l’indemnisation automatique du salarié s’applique-t-elle ?
La notion d’indemnisation automatique du salarié repose sur un principe selon lequel certaines négligences graves de l’employeur causent un préjudice automatique. Ainsi, dans certaines situations, les juges estiment que le salarié n’a pas besoin de démontrer qu’il a subi un préjudice pour obtenir des dommages et intérêts. Voici les principaux cas de figure où l’indemnisation automatique est reconnue :
- Faire travailler un salarié pendant un arrêt de travail. Ce type de manquement de l’employeur constitue une violation sérieuse du droit du travail et entraîne une réparation automatique.
- Le non-respect du temps de pause quotidien d’un salarié dont la durée de travail excède 6 heures ouvre droit à une indemnisation automatique.
- La poursuite de la prestation de travail pendant un congé de maternité relève d’un manquement grave de l’employeur ouvrant droit à indemnisation automatique.
Les cas où le préjudice doit être démontré
En revanche, tous les manquements de l’employeur ne donnent pas lieu à une indemnisation automatique. Dans certaines situations, les salariés doivent démontrer l’existence d’un préjudice, pour pouvoir prétendre à une compensation financière.
Voici un exemple :
L’absence de visite de reprise : un employeur ne respecte pas son obligation de visite médicale de reprise pour un salarié. C’est le cas après un congé de maternité ou un arrêt maladie.
Il appartient alors au travailleur de prouver qu’il a subi un dommage en raison de ce manquement.
La jurisprudence de septembre 2024
La Cour de cassation en septembre 2024 a aligné ses décisions sur les directives européennes. Celles-ci assurent la protection des salariés, notamment en matière de santé et de sécurité lors des arrêts de travail ou des congés de maternité, ainsi que le respect des temps de pause quotidien. Dès lors, tout manquement grave justifie une réparation automatique.
En conclusion, les dernières décisions de la Cour de cassation renforcent les droits des salariés face aux situations spécifiques d’un manquement de l’employeur à ses obligations. Si certaines infractions ouvrent le droit à une indemnisation automatique, d’autres nécessitent l’existence d’un préjudice.
Les employeurs ont tout intérêt à connaître ces textes afin de bien évaluer les conséquences d’un manquement à leurs obligations en matière de santé et de sécurité à l’égard de leurs salariés.
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