Irrecevabilité d’une action en justice intentée par le président d’une association
Irrecevabilité d’une action en justice intentée par le président d’une association
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Irrecevabilité d’une action en justice intentée par le président d’une associationLorsqu’une association souhaite contester une décision administrative ou défendre son intérêt collectif, elle doit s’appuyer sur ses statuts.
Les organes de l’association ne disposent pas tous automatiquement de la capacité d’agir en justice. La décision de la cour administrative d’appel de Bordeaux du 12 décembre 2023 illustre les conséquences d’une action en justice intentée par son président et rappelle l’importance de définir clairement les règles dans les statuts.
Qui peut engager une action en justice dans une association ?
Il appartient aux statuts de toute association de définir l’organe compétent pour décider d’engager une action en justice. Cela inclut notamment les recours contre des pratiques commerciales jugées déloyales ou la contestation d’un permis de construire.
Les cas possibles sont les suivants :
- si les statuts précisent l’organe habilité à représenter l’association, celui-ci peut prendre la décision d’agir en justice ;
- si les statuts se taisent, cette compétence revient alors à l’organe qui est habilité à représenter l’association en justice ou à la représenter dans les actes de la vie civile ;
- en l’absence de mention explicite, l’assemblée générale doit être saisie pour mener cette action en justice ou pour déléguer ce pouvoir, par exemple au président de l’association.
Ces précisions permettent de sécuriser toute procédure et d’éviter qu’un tribunal la déclare irrecevable.
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Un cas d’action irrégulière : ce que les juges ont conclu
Le président d’une association a engagé une procédure contre une décision administrative, sans obtenir l’autorisation de l’assemblée générale.
Les juges administratifs ont constaté que :
- les statuts de l’association ne définissaient pas l’organe compétent pour agir en justice ou pour représenter l’association en justice ou dans les actes de la vie civile ;
- l’assemblée générale n’avait donné aucune autorisation au président.
Résultat : l’action a été jugée irrecevable, car le président de l’association ne disposait pas du pouvoir de représentation nécessaire pour agir en justice.
Les bonnes pratiques pour éviter l’irrecevabilité
Pour garantir la recevabilité d’une action en justice, les associations doivent :
- Clarifier les statuts : déterminer l’organe compétent pour engager une action et celui habilité à représenter l’association en justice.
- En l’absence de précision, organiser une assemblée générale pour prendre la décision ou déléguer ce pouvoir.
- Conserver des preuves écrites (procès-verbal des délibérations) pour attester l’autorisation donnée au président de l’association ou à un autre organe.
- Vérifier que l’action correspond à l’objet social de l’association et à un intérêt collectif clairement défini.
Cas spécifiques : quelles implications ?
Certaines actions peuvent viser à :
- Faire cesser les pratiques commerciales abusives.
- Contester un permis de construire contraire à l’intérêt de l’association.
- Réparer un préjudice personnel subi par l’association ou ses membres.
En résumé, la loi encadre strictement l’action en justice qu’une association peut former. Une procédure irrégulière, comme l’a reconnu la cour administrative d’appel de Bordeaux, peut être invalidée si le pouvoir de représentation n’a pas été bien attribué.
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