Quel est le régime social d’une rupture conventionnelle homologuée ?
Quel est le régime social d’une rupture conventionnelle homologuée ?
Posté le dans Social par ComptaCom.
Quel est le régime social d’une rupture conventionnelle homologuée ?Un nouveau régime unifié est en place depuis le 1er septembre 2023. Désormais, l’indemnité de rupture conventionnelle homologuée bénéficie d’un seul régime social. Il n’est donc plus nécessaire de rechercher si le salarié peut ou non prétendre à une pension de retraite. Pour l’employeur, le coût d’une rupture conventionnelle augmente ! Le but de cette réforme est de protéger les salariés proches de la retraite d’une mise à l’écart de l’entreprise. Toutes les explications et un exemple pour bien comprendre.
Le coût d’une rupture conventionnelle : une contribution unique
Dans le cadre de la réforme des retraites, la loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 unifie le régime social :
- des indemnités de rupture conventionnelle,
- des indemnités de mise à la retraite.
Ainsi, jusqu’au 31 août 2023, le système dépendait de l’âge du salarié au moment de la rupture du contrat de travail :
- soit il avait l’âge légal de la retraite : l’indemnité de rupture conventionnelle était soumise entièrement aux cotisations et prélèvements sociaux ;
- soit le salarié n’avait pas l’âge de la retraite : l’employeur bénéficiait d’une exonération plafonnée mais devait verser un forfait social de 20 % du montant de l’indemnité de rupture conventionnelle.
Depuis le 1er septembre 2023, l’employeur verse une contribution de 30 % au profit de la CNAV (caisse nationale d’assurance vieillesse). Cette contribution unique se calcule sur l’indemnité versée, que le salarié puisse prétendre ou non à une pension de retraite.
Bon à savoir :
L’indemnité de mise à la retraite est également soumise à la contribution unique patronale de 30 % pour sa part exclue de cotisations (et non plus 50 % sur la totalité de son montant comme auparavant).
Une contribution sur la partie exonérée de cotisations de Sécurité sociale
Attention ! La contribution de 30 % concerne uniquement la partie exonérée de cotisations sociales, constituée par le montant le plus élevé entre :
- le minimum légal ou conventionnel de l’indemnité de licenciement ;
- la moitié de l’indemnité de rupture perçue par le salarié ;
- le double de sa rémunération annuelle brute de l’année civile précédant la rupture.
En outre, l’exonération est plafonnée à 2 PASS (plafond annuel de la Sécurité sociale), soit 87 894 € en 2023.
Si l’indemnité de rupture conventionnelle homologuée dépasse 10 PASS (soit 439 920 € en 2023), elle ne bénéficie plus d’aucune exonération de cotisations sociales.
Enfin, l’indemnité de rupture conventionnelle est assujettie à la CSG-CRDS pour la part qui dépasse le moins élevé de ces deux montants :
- la partie exonérée de cotisations de Sécurité sociale ;
- le minimum légal ou conventionnel de l’indemnité de licenciement.
Ces règles peuvent sembler complexes à mettre en œuvre. Voici un exemple pour vous aider à déterminer le coût d’une rupture conventionnelle homologuée. Nos experts-comptables vous accompagnent dans le calcul des indemnités et cotisations dues, en amont de l’engagement de la procédure.
Exemple :
Un salarié perçoit une rémunération annuelle brute de 36 000 € et une indemnité de rupture conventionnelle de 16 000 €. L’indemnité légale due en cas de licenciement s’élève à 9 000 €.
Quel est le coût d’une rupture conventionnelle ?
L’indemnité est exonérée totalement de cotisations de Sécurité sociale puisqu’elle se situe en dessous des plafonds indiqués ci-dessus, à savoir le montant le plus élevé entre :
- le minimum légal ou conventionnel de l’indemnité de licenciement = 9 000 euros
- la moitié de l’indemnité de rupture perçue par le salarié : 16 000 / 2 = 8 000 euros
- le double de sa rémunération annuelle brute de l’année civile précédant la rupture = 36 000 * 2 = 72 000 euros
En outre, l’employeur doit verser la contribution unique de 30 %, soit 4 800 euros (16 000 * 30%).
Enfin, la CSG-CRDS (9,7 %) est due sur la part excédant l’indemnité légale soit 679 € (16 000 – 9 000 = 7 000 * 9,7 % = 679 euros).
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